Cre: 11/10/05
Maj: 11/11/05
Maj: 16/11/21
Jeoffrey Stiernon

Désobéi

Nous fumions les airs et les scansions
De cette ville létale qu'un travail abîme
La farce aux lèvres et le poignard en dos
Nous chantions ces nerfs que la mariée colère
Qui nettoie nos fèces de ses poudres de glaces
Que casse sans phrase le petit mot des prix.

Nous agitions nos muscles, disloqués, chômeurs.
Nous aiguisions nos dents des huit heures durant.
Tout près de mourir pour un pair qui viole,
Et nos mères, nos enfants
Au nom des terres au nom d'un sang
Qu'ils nous volent chaque matin
Comme un sort naturel

Le petit serf a faim tapis dans son éden
(Une litière de poulailler qu'un diamant lointain
dilapide de ses feux de pie)
Se gorge de l'urine des banques :
Un concentré de malchance qui résume le destin
D'un bétail qui s'aime et qui pense en rond de fuir.

Ils fermeront les poings pour faire face au néant !
Bien tard ...


Des légions d'automates plus dociles, plus puissants
Forment la nouvelle interface d'un monde où les maîtres
A l'anus souriant, souffle un mépris de fer et de brome
En chantant : - Dieu la matière ! De leur tour d'amertune.

Le petit d'Homme est mourru sans couilles et sans reproches...
Ses tripes tannées ornent la machination
Et fais la guise des courroies.

Dès alors,

Lève ton vers ! lève ta chair !
Eteint ton cube à mal tourner !

Fais le deuil de tes nuits d'opium !

Désobéi !